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Photo du rédacteurCaroline Haïat

Israël : transformer les roquettes en objets du quotidien

Dernière mise à jour : il y a 7 jours


Yaron Bob

Depuis près de 20 ans, Yaron Bob, qui a lui-même frôlé la mort lorsqu’une roquette s’est abattue sur sa maison à Yated dans le sud d’Israël, a décidé de travailler à partir de fragments de missiles pour en faire des objets et des bijoux. Magen David, pendentifs en forme de rose, plaques "Bring them home" pour les otages ou encore colliers en forme de carte d'Israël, mezouzot, menorot, pièces de collection… La liste est longue. Yaron crée à l’infini et personnalise également ses commandes. Sa clientèle variée dépasse les frontières et Yaron a déjà pris part à deux grands projets aux Etats-Unis. Avec son business intitulé "Rockets into Roses", Yaron a conquis des milliers de personnes et ne souhaite pas s’arrêter-là. Des symboles d'espoir en vue d’un avenir pacifique. Ses œuvres d’art reflètent son style unique. "Je prends le Kassam, l'instrument de la mort et je le transforme en quelque chose de beau", déclare Yaron.


Avec seulement un marteau, une enclume et un four, Yaron fait fondre, moule et sculpte le métal des roquettes pour en faire des œuvres d'art, des bijoux et des objets juifs originaux. Yaron Bob, professeur et sculpteur de métal fabrique notamment des roses, son motif de prédilection, à partir de roquettes tirées depuis Gaza sur Israël.


Yaron Bob et Tsahal

Créer pour vaincre


Le projet de Yaron est né d'un traumatisme personnel qu’il a voulu combattre par la création en "donnant du baume au coeur à une population sidérée". Yaron récupère les roquettes usagées, la plupart lui sont remises par la police, après qu'elles aient été contrôlées par l'équipe de déminage. Il lui faut environ trois à quatre heures pour concevoir un objet simple et jusqu’à deux semaines pour des commandes plus élaborées.


"A l’origine, je travaillais dans l’informatique. J’habite à Yated depuis l’an 2000, il y a 18 ans, une roquette est tombée à 20 mètres de moi. J’ai subi tous les effets du post-trauma, j’étais complètement choqué, je tremblais sans m’arrêter et mon coeur battait la chamade; mais cette expérience m’a permis d'accomplir cette belle mission et cela n’a pas de prix. Quand la roquette a frappé ma maison, j’étais complètement abasourdi, je suis descendu dans le garage pour nettoyer et j’ai vu un fragment de roquette sur ma table. Nous nous sommes mutuellement regardés, puis je me suis dit que je devais continuer à sourire et ne plus en avoir peur. C’est ainsi que j’ai transformé mon traumatisme en quelque chose de magnifique qui sert aux gens. J’ai commencé par des roses, puis j’ai élargi mon champ de possibilités", explique Yaron à Itonnews.

Yaron affirme ne plus jamais s’être arrêté de créer depuis lors. Au vu d’un succès grandissant qui a même atteint le maire de Sderot et les chefs des autorités du Sud, Yaron s’est fait un nom via son site et ses commandes ont pris beaucoup d’ampleur. Puis est venu le 7 octobre. Yaron a perdu 40 de ses amis et la foi en son projet... Avant d'être rattrapé par une réalité à laquelle il n'a pu échapper. "J'étais anéanti, je voulais tout arrêter, je ne pouvais plus voir de roquettes, mais mes amis m'ont convaincu de continuer et j'ai repris confiance", affirme-t-il.


Roses

Les fleurs de rose à tige courte et longue ressemblent beaucoup au métal réel des roquettes. Bien qu'elles soient moulées, tordues et magnifiquement formées, elles sont plus épaisses et un peu plus "brutes" que certains des autres styles.


"Les gens commandent en masse les mezouzot, et les hanoukiot, mais aussi les colliers car ils veulent des choses spéciales qu’ils ne retrouvent nulle part ailleurs", déclare Yaron. 


Des projets de taille


C’est avec une immense fierté que Yaron a eu le privilège de réaliser deux hanoukiot très symboliques. Le président américain Barack Obama a reçu une hanoukia en décembre 2014, pour les célébrations de Hanoukka à la Maison Blanche, fabriquée à partir des restes de roquettes récupérés pendant l'opération "Tzuk Eitan" en août 2014.


"J’ai également préparé une grande hanoukia de 4 mètres de haut pour une yeshiva à New York. Chaque pièce que je fais est une part de mon âme, j’aime toucher les gens et leur apporter du bonheur, c’est tellement significatif pour moi. Cela m’aide à guérir et je sens que je transmets de la joie à la population via mon don. Hier, j’ai même un prêtre qui m'a acheté une mezouza, il m’a dit : ‘ce que tu fais est super important, je la mets à l’entrée de l’église et j’explique aux fidèles ce que c’est'. J’étais complètement choqué et heureux à la fois", raconte Yaron.

Mezouza

Yaron travaille actuellement sur un projet intitulé "sons de la résilience" pour le centre de résilience d'Ashkelon qui s'occupe notamment des enfants souffrant d'angoisses et de stress post-traumatique.


"Nous perdons la guerre de l’information et de la Hasbara aux yeux du monde, c’est très difficile. En temps que Juifs, nous avons tous la mission de représenter notre peuple, pour moi c’est à travers l’art, mais chacun doit trouver sa façon d’aider le peuple d'Israël, surtout face à la montée de l’antisémitisme. Nous devons nous battre plus que jamais sur tous les fronts", a conclu Yaron.


Pour consulter le site : https://rocketsintoroses.com/


Caroline Haïat


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