Révélé sur Instagram grâce à ses publications originales et humoristiques, l’artiste israélien Guy Aga, autodidacte, a mis à profit son savoir-faire pour faire changer les mentalités et véhiculer un message d’unité à l’heure où Israël connaît l’une des pires guerres de son histoire.
Doté d’un background en marketing digital, Guy s’est formé seul à la création de sites et au design, puis il s’est tourné vers l’intelligence artificielle. Un outil précieux qu’il ne quitte plus désormais. Il a notamment élaboré plusieurs projets à partir de l’IA. "Je suis tombé profondément amoureux de cet incroyable logiciel qui donne accès à énormément d’aspects très différents, de manière rapide pour créer à l’infini", déclare Guy Aga à Itonnews.
Exprimer des émotions
Guy procède de manière très simple, il réfléchit d’abord à une idée puis il travaille ses images à partir d’un logiciel IA. "C’est un moyen pour moi d’exprimer mes émotions et mes ressentis. En soi, l’IA n’est pas très compliquée à manier, ce qui est dur, c’est d’incorporer ses émotions dans une image et faire passer un message", explique Guy.
"Mon message change à chacune de mes créations, mais mon objectif principal est de faire réfléchir le spectateur sur ce qu’il voit. Quand j’ai réalisé l’image de Shani Louk par exemple, je voulais la représenter heureuse, car nous avons été inondés de photos où elle apparaissait écartelée et dénudée. Je voulais l’honorer grâce à mon art et offrir au public la plus belle représentation possible de Shani, souriante, c'est une façon de lui rendre hommage", assure le jeune homme. Shani a été assassinée le 7 octobre par le Hamas à Nova.
Très loin des considérations politiques, Guy ne cherche pas à prendre parti, mais plutôt à s’imprégner du contexte pour montrer que le peuple d’Israël doit rester soudé plus que jamais. Ses posts sur la guerre donnent la possibilité de l’aborder d’une façon originale et positive. Guy a notamment réalisé une Etoile de David en fumée derrière des soldats qui partent au front, pour symboliser la protection divine, ou encore l’ex Première ministre Golda Meir en fumée et les yeux en feu au-dessus de Gaza pour symboliser la puissance. Guy s’est aussi intéressé aux otages, en créant un portrait de Noa Argamani, qui a été libérée en juin par Tsahal, tenant une ménorah, pour représenter l’espoir et les miracles, propres à la fête de Hanoukka.
"Mon but est de transmettre sans cesse de la positivité, car c’est l’essence du peuple juif et c’est ce qui nous fait tenir. Quand le 7 octobre est arrivé, je suis resté comme tout le monde complètement choqué devant la télévision, j’étais tétanisé, je ne pouvais rien faire, je relayais les infos sur les réseaux sociaux, puis je me suis dit : en tant qu’artiste, je dois utiliser mon don au service du public", affirme Guy.
Rassembler et donner de la force
Très vite, Guy s’est donné pour mission de "renforcer son peuple" via l’art. Ses posts ont été vus par plus d’un million de personnes à travers le monde et les réactions n’ont pas tardé à se faire entendre. Guy a reçu des milliers de commentaires et de messages le remerciant de donner du baume au cœur et de la force à une communauté meurtrie qui vit des drames depuis des mois.
"Ma vision de la vie a radicalement changé depuis le 7 octobre. Aujourd’hui, je pense que la vie est très fragile, je réfléchis uniquement après avoir agit, je profite davantage car on peut mourir à chaque instant et cela se reflète dans mes oeuvres. Des gens des quatre coins de la planète se sont mis à me parler et à me féliciter et j’ai compris qu’ils ressentaient, même de loin, la tragédie vécue en Israël. A travers mes contenus, j’ai vu l’immense impact des images et le pouvoir qu’elles ont d’unir un peuple autour d’une cause commune", explique Guy.
Quand la guerre a commencé, une solidarité unique s’est mise en place en Israël et c’est ce que Guy a voulu mettre en valeur dans ses posts.
"Avant le 7 octobre, la situation d'Israël n’était pas bonne, la société était terriblement divisée, et je ne suis pas surpris que quelque chose de mauvais nous soit arrivé. C'est pour cette raison que j'ai choisi des symboles qui nous parlent à tous. Ce qui rend les gens unis, c’est d'évoquer des choses auxquelles ils peuvent s'identifier", explique le jeune homme.
Guy utilise aussi la satire et l’humour pour détendre l'atmosphère pesante et faire sourire. Il a ainsi créé l’image de l'ancien président iranien Ebrahim Raisi disant au revoir en sautant dans le vide, pour célébrer sa mort, ou encore l'image des prisonniers palestiniens nus qui forment "fuck hamas". Sa dernière création date de ce mercredi matin, avec l'image du numéro 2 du Hamas, Ismail Haniyeh éliminé par un drone israélien à Téhéran, représenté devant des flammes et un diable avec en légende: "Bienvenue en enfer".
"C’est ma manière de participer à l'effort qui consiste à soutenir Israël dans sa guerre contre l'ennemi et donner l'image d'un pays fort et résilient qui a tout le soutien d’un peuple uni derrière lui. Il faut maintenir cette unité coûte que coûte," a conclu Guy.
Caroline Haïat
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