La nouvelle exposition de l'artiste israélien Zamir Shatz sur le Mozambique sera inaugurée le 16 janvier prochain à la galerie Rosenfeld à Tel Aviv. Deux corpus d'œuvres seront présentés, l'un comprenant une cinquantaine de peintures à l'huile sur le Mozambique et l'autre environ 300 dessins rassemblés dans un livre. Ces dernières ont été créées entre 2013 et 2015 comme une sorte de journal décrivant la vie quotidienne et l'intimité de l'espace domestique aux côtés des événements politiques qui ont eu lieu en Israël, notamment deux campagnes électorales, une vague d'attentats graves et l'opération "Tzuk Eitan" à Gaza en 2014.
L'artiste a publié quotidiennement les dessins, numérisés sur son compte Facebook, accompagnés de courts textes, parfois sur le dessin lui-même ou dans une publication séparée. L’ensemble de ses dessins seront également projetés sur les murs de la galerie.
En 2023, Zamir Shatz s'est rendu en Afrique pour accompagner un ami au Mozambique. À son retour, Zamir a peint l'œuvre Kima et moi rêvons d'Afrique, inspirée par son voyage. Les couleurs pastel et l'atmosphère surréaliste et fantastique contrastent fortement avec les conditions de vie et la situation politique auxquelles Shatz a été exposé au cours de son voyage : une guerre civile sanglante, des camps de réfugiés dans tout le pays et des bidonvilles entourés de bases militaires.
Un Mozambique vert et fertile, dévasté par un état de guerre incessant et ses citoyens soumis à des souffrances continues. Kima et moi rêvons d'Afrique a été le point de départ d'une série de peintures à l'huile réalisées au cours des deux dernières années et qui ont pris une tournure différente après le massacre du 7 octobre et la guerre en cours en Israël.
Dans les oeuvres de Zamir, on observe des rangées de petites maisons, des tentes, des champs labourés, des navires en ruines, des réservoirs d'eau ou encore des nuées d'oiseaux. Une ligne d'horizon traverse souvent ses peintures, définissant et séparant la terre et le ciel. Dans certaines œuvres, il met l'accent sur des animaux exotiques en voie d'extinction, symbolisant le sentiment de désastre qui l'a envahi lors de sa visite sur le continent africain et le désastre en cours au Moyen-Orient.
Zamir Shatz est né en 1969 au kibboutz Kinneret. Il est diplômé d'une maîtrise de Bezalel (2012) et d'une licence de Camera Obscura en partenariat avec le Midrash for Art (1999). Il a notamment exposé au Musée de Tel Aviv, au Musée d'art de Haïfa, au Musée Ein Harod, ou encore au Musée Nachum Gutman.
L'exposition aura lieu du 16 janvier au 22 février, à la galerie Rosenfeld, rue Hamifal 1 à Tel Aviv.
Caroline Haïat
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